«Mon objectif est de donner aux élèves une idée des multiples facettes du monde»
Où finit l'architecture et où commence l'art ?
L'art peut être considéré comme une architecture de transition à part entière, qui soutient une projection spatiale et temporelle dans le passé et dans l'avenir. Dans le meilleur des cas, l'art crée un espace sûr pour la pensée - un lieu à partir duquel différentes perspectives peuvent être explorées.
La capacité à penser et à agir de manière créative est-elle une condition préalable à l'architecture ?
La pensée critique et créative est un élément important de l'architecture, et les approches interdisciplinaires sont également essentielles. Notre chaire réunit des artistes et la communauté des architectes, des scientifiques et des ingénieures et ingénieurs de l'ETH Zurich. Nous jetons un regard neuf sur les questions technologiques, sociales et de durabilité, en vue de nous engager avec la communauté élargie au niveau civique et sociétal.
Qu'espérez-vous transmettre aux étudiants et étudiantes en architecture ?
Mon objectif est de faire comprendre aux étudiantes et étudiants à quel point le monde est multiple. Nous sommes une équipe internationale d'artistes et de scientifiques. Nos domaines d'intérêt sont divers et multidisciplinaires, allant de l'anthropologie urbaine aux pratiques artistiques telles que le cinéma, la sculpture, le son et la performance. Ils englobent ou recoupent des questions telles que le langage, le discours politique et diverses explorations du monde humain.
Vous avez participé à des programmes d'artistes en résidence en Europe et aux États-Unis. Qu'est-ce que cela signifie de travailler dans des lieux géographiques différents ?
Il est important de se mettre à l'écoute des différentes cultures, de comprendre leurs paysages et d'explorer les nouvelles perspectives qui en découlent. Nous sommes toutes et tous liés, et pour avoir une vue d'ensemble, il faut puiser des connaissances dans différents endroits.
Vous avez dit que l'histoire est comme une sculpture. Comment nos descendants et descentantes interpréteront-elles l'architecture d'aujourd'hui ?
Quand je dis que l'histoire est comme une sculpture, je pense aux lignes spatiales et temporelles sous-jacentes dans une poétique de la distance. C'est un jeu d'équilibre dans un environnement instable que nous relisons et comprenons sans cesse. J'aime à penser que nos bâtiments en diront long sur un avenir commun sans jamais perdre de vue le passé.