«C’est la recherche qui me plaît»
Marion Höhener: «Depuis l’âge de 16 ans, je me rends trois fois par semaine à l’Empa à Saint-Gall depuis mon village d’Uzwil (SG). Je travaille dans le groupe Plasma & Coating. Avec nos recherches, nous essayons de donner de nouvelles propriétés à des surfaces ou des textiles, notamment à l’aide de revêtements nanostructurés. Je me sens très bien incluse dans le groupe. Je planifie des expériences, les mets en place, récolte les mesures et présente les résultats lors de réunions de travail. Bien entendu, les postdocs en savent bien plus que moi, mais je me suis toujours sentie respectée.
J’ai par exemple testé des procédés pour enrober des fibres textiles avec une couche nanométrique d’argent dans le but qu’elles puissent conduire l’électricité. Nous travaillons avec des partenaires industriels qui veulent développer un nouveau dispositif d’électrocardiographie: une simple bande placée autour du buste qui enregistre l’activité électrique du cœur, sans les électrodes usuelles qu’on doit coller sur la peau.
J’ai su assez tôt que je voulais travailler dans les sciences naturelles. A la fin de l’école secondaire, j’ai décidé de faire un apprentissage – je pense que j’aurais probablement réussi à passer au gymnase, mais je voulais du concret. J’ai fait plusieurs stages de découverte pour des apprentissages de laborantine en biologie, chimie et physique, et ce, également dans l’industrie. Mais ce que j’ai vu à l’Empa m’a vraiment plu, surtout la variété des tâches. Dans une entreprise, on se focalise souvent sur un nombre réduit de produits, alors qu’ici on est confronté à des problèmes différents tous les jours.
Pendant mes deux premières années, nous avons surtout suivi une formation de base, avec des tâches pratiques telles que des réparations ou les fabrications de pièces pour des dispositifs expérimentaux. Mais dès la troisième année, j’ai pu prendre plus de responsabilités et d’autonomie.
J’ai fini mon apprentissage cet été et travaillerai encore une année à l’Empa. Mais ensuite j’aimerais passer l’examen complémentaire «Passerelle» qui permet de faire des études universitaires. Je pourrais aussi rejoindre une haute école spécialisée, mais je n y’ai pas trouvé de cursus qui m’attire vraiment. C’est la recherche qui me plaît, et cela passe par des études universitaires. J’imagine étudier à l’ETH Zurich, et probablement la physique. Mon impression est que peu de gens qui ont un CFC de laborantine en physique travaillent toute leur vie dans cette profession. Ils font souvent de nouvelles choses – comme moi!»