Nager et courir sans se changer

Sauter rapidement dans l'eau fraîche après le jogging, sans devoir se changer ? Swijin (prononcer: Swie-Djin), une nouvelle start-up suisse de TechTex, lance son premier produit, le SwimRunner: un soutien-gorge de sport avec un bas qui servent à la fois de vêtements de natation et de course et qui sèchent en un clin d'œil.

Cette innovation permet pour la première fois aux femmes de passer en douceur des sports terrestres aux sports aquatiques, sans devoir changer de vêtements. Ainsi, les femmes peuvent facilement aller dans l'eau lorsqu'elles font de la randonnée ou de la course à pied. Les femmes qui pratiquent le stand-up paddle bénéficient également d'une liberté de mouvement illimitée grâce au SwimRunner, tout en étant suffisamment à l'aise, aussi bien sur la planche que dans l'eau.

La science au service du sport

Ce qui, à première vue, semble être une exigence relativement simple s'est avéré être un produit extrêmement complexe lors de son développement. Dans le cadre d'un projet Innosuisse, Swijin a collaboré avec le département des membranes et textiles biomimétiques de l'Empa. Sous la direction de l'ingénieur de l'Empa Martin Camenzind, les chercheurs ont d'abord défini les exigences relatives au matériau et à la coupe du soutien-gorge de sport. «Lors du développement, nous avons dû relever un triple défi: d'une part, il devait répondre aux exigences d'un soutien-gorge de sport très résistant sur terre. Mais en même temps, la compression d'un maillot de bain devait être maintenue dans l'eau – et ce avec un temps de séchage très court», explique Martin Camenzind.

Comme il n'existe pas encore de vêtements comparables sur le marché, l'équipe a également développé de nouveaux tests pour évaluer le textile haute performance. «Nous avons également conçu un mannequin : Un modèle de torse féminin qui permet de mesurer les propriétés mécaniques des soutiens-gorge», explique le chercheur. Outre les connaissances scientifiques, le développement du produit a bénéficié des compétences de nombreux physiologistes du sport, d'ingénieurs textiles, de spécialistes de la branche, de designers et bien sûr d'athlètes féminines.

Les exigences les plus élevées

Beaucoup de ces sportives sont issues de la scène du swimrun. Le swimrun est un sport d'aventure en pleine expansion qui a vu le jour dans les archipels suédois. Contrairement aux triathlètes, qui commencent par nager, puis font du vélo et enfin courent, les swimrunners alternent sans cesse entre le trail running et la natation en eau libre pendant la course. L'intensité de ce sport a offert à Swijin les conditions optimales pour le développement du produit – et a également donné son nom à la première collection, SwimRunner. «Les réactions des athlètes féminines ont été déterminantes pour le succès du produit. Elles nagent et courent souvent six à sept heures d'affilée. Quand elles ont été satisfaites de nos prototypes, nous avons su: Le SwimRunner est 'prêt pour le marché», explique Claudia Glass, fondatrice de Swijin.

L'idée du produit est venue à Claudia Glass lors de vacances à Majorque. Lors de ses courses matinales, elle aspirait à pouvoir plonger brièvement dans la mer. «Les soutiens-gorge de sport ne sont toutefois pas conçus pour la natation», explique la fondatrice. «Dans l'eau, ils s'imprègnent et ne sèchent apparemment jamais en raison de leur matériau de compression épais. L'été dernier, j'ai porté le prototype SwimRunner toute la journée. Le matin, j'ai couru avec mon chien jusqu'au lac de Zurich et j'ai plongé dedans. De retour à la maison, j'aurais pu simplement m'asseoir à mon bureau et commencer à travailler – j'étais complètement sèche et je me sentais très à l'aise.»

Design et durabilité

La jeune entreprise met l'accent sur l'alliance de l'ingénierie et du design. La directrice créative de Swijin, Valeria Cereda, est basée au centre de Milan, la ville mondiale de la mode, et met son expérience des marques de luxe au service de l'esthétique de Swijin. Mais en tant qu'ancienne nageuse de compétition, elle est également soucieuse de la fonctionnalité.

Les produits haute performance de Swijin ne peuvent être réalisés qu'avec des matériaux synthétiques. La jeune entreprise est déterminée à réduire au maximum l'impact environnemental de ses produits. L'étroite chaîne d'approvisionnement permet de maintenir l'empreinte carbone à un faible niveau. Les matériaux du SwimRunner sont fabriqués à 100% dans l'UE et sont conçus pour être de qualité.

Les étiquettes de vêtements traditionnelles n'indiquent que le lieu de fabrication du vêtement. Swijin collabore avec le fournisseur Avery Dennison pour équiper tous ses produits d'une «étiquette d'identité numérique». Celle-ci fournit aux consommateurs des informations détaillées sur l'ensemble de la chaîne de valeur, jusqu'aux investissements réalisés par le fabricant de textiles pour réduire son empreinte carbone et l'utilisation du logo à base d'eau et sans solvant. Swijin emballe tous ses matériaux dans des emballages certifiés Cradle to Cradle Gold, fabriqués par Voegeli AG dans l'Emmental.

En outre, Swijin aborde de manière proactive les défis de la fin du cycle de vie des produits. Afin de se rapprocher d'une véritable circularité des textiles fonctionnels, Swijin participe en tant que partenaire phare au projet pilote Yarn-to-Yarn® de Rheiazymes AG. Il s'agit d'une solution biotechnologique qui utilise des micro-organismes et des enzymes pour générer de nouvelles matières premières directement à partir de textiles usagés, sans impact sur le climat. Lorsque les clientes rapportent des produits Swijin «en fin de vie» – ce pour quoi Swijin offre également des incitations – les monomères de haute qualité d'origine peuvent être réintroduits dans la chaîne d'approvisionnement : une véritable «circularité».

«En tant que marque émergente, nous avons le devoir et le luxe de choisir des partenaires dont la vision et les valeurs correspondent aux nôtres», explique Claudia Glass. «J'avais une compréhension claire du type de marque que j'achèterais, mais je ne la trouvais nulle part. Avec Swijin, nous nous sentons obligés de concrétiser nos valeurs.»