Synfuels: une solution pour les véhicules historiques?
Même s’il est devenu manifeste que l’avenir de la voiture de tourisme pourrait résider en grande partie dans la batterie électrique, il faudra encore bien des années avant que la majorité du parc de véhicules existant soit convertie. De plus, selon une étude de la Swiss Historic Vehicle Federation (SHVF), environ 156 000 véhicules anciens (de plus de 30 ans) et de nombreux véhicules classiques sont homologués en Suisse.
Pour ce parc, des carburants synthétiques (à savoir produits artificiellement) à base d’hydrogène et de dioxyde de carbone renouvelables seraient en théorie la solution évidente à la réduction des émissions de CO2. Néanmoins, la technologie ancienne et les nouveaux carburants sont-ils compatibles? Cette question fait l’objet d’une étude de l’Empa, le laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche dans le domaine des EPF, en collaboration avec le groupe AMAG. La compatibilité de carburants synthétiques avec les matériaux et composants synthétiques de véhicules anciens, le comportement des moteurs de ces oldtimers dans leur usage sporadique caractéristique – avec l’utilisation de carburants synthétiques – tout comme les émissions de gaz d’échappement sont analysés dans différentes séries d’essais.
La série d’essais vise à montrer s’il est possible de combler l’espoir des propriétaires de véhicules anciens de rouler à l’avenir sans problème avec leur oldtimer, en émettant peu de CO2.
Christian Bach, responsable des essais à l’Empa, précise: «En théorie, rien ne s’oppose à ce que des voitures plus âgées puissent fonctionner sur le long terme avec de nouveaux carburants. Sans clarifications plus précises à ce sujet, cette nouvelle essence ne serait pourtant guère employée dans les véhicules parfois coûteux. Comme les carburants synthétiques ne sont fabriqués actuellement qu’en petites quantités, le premier défi a consisté à trouver sur le marché un carburant adapté.»
Et Dino Graf, en charge notamment aussi de la collection de véhicules historiques d’AMAG, d’ajouter: «Le carburant synthétique est la solution qui permettrait au patrimoine culturel des «oldtimers» de continuer à rouler dans le futur, et ce avec une neutralité climatique quasiment identique à celle d’une voiture électrique. C’est l’une des raisons pour lesquelles le groupe AMAG s’est associé à l’entreprise suisse Synhelion, qui va bientôt produire du carburant solaire en quantités industrielles.»