Bourse Synergie du CER pour Sebastian Kozerke

Une équipe de trois chercheurs européens va mettre au point une méthode d'imagerie permettant de mesurer de manière non invasive la rigidité d'organes en mouvement tels que le cœur. Les chercheurs bénéficieront du soutien du Conseil européen de la recherche.
Sebastian Kozerke est professeur d'imagerie biomédicale à l'ETH Zurich et à l'université de Zurich. (Photo : ETH Zurich)

En bref

  • Au sein d'une équipe européenne, Sebastian Kozerke poursuivra le développement d'une technique d'imagerie médicale appelée imagerie par résonance magnétique de diffusion.
  • Le projet vise à obtenir des informations sur les propriétés mécaniques des organes en mouvement.
  • Ces informations sont utiles en médecine, car la rigidité peut changer, par exemple, en cas d'inflammation ou de cicatrisation.

Le Conseil européen de la recherche (CER) a accordé une subvention Synergie pour soutenir un projet de trois chercheurs, dont Sebastian Kozerke, professeur à l'ETH Zurich et à l'Université de Zurich. Les autres chercheurs sont basés au Helmholtz-Zentrum Hereon à Hambourg et à l'Université technologique de Graz. L'équipe mettra au point une méthode non invasive pour déterminer les propriétés mécaniques des tissus corporels en mouvement, tels que le cœur. Le projet, appelé MechVivo, est dirigé par le Helmholtz-Zentrum Hereon de Hambourg. Le CER finance le projet à hauteur d'environ 10 millions d'euros, dont plus de 3 millions pour l'ETH Zurich.

Les scientifiques combineront diverses approches d'imagerie par résonance magnétique (IRM) pour obtenir des informations à haute résolution sur les propriétés mécaniques des tissus, en particulier leur rigidité. Ces informations sont utiles sur le plan médical, car une modification de la rigidité peut signaler une inflammation ou une cicatrisation, par exemple.

La tâche de Sebastian Kozerke dans le cadre du projet est de faire progresser une technologie d'imagerie appelée IRM de diffusion. Alors que l'IRM classique offre une résolution de l'ordre du millimètre à quelques millimètres, l'IRM de diffusion permet de visualiser les structures des microtissus jusqu'à quelques dizaines de micromètres.

Dans le cadre du projet du CER, les expertes et experts en biomécanique de l'Université technologique de Graz détermineront les propriétés mécaniques du tissu avec précision. Des méthodes d'apprentissage automatique entreront également en jeu pour élucider la relation entre ces propriétés et les données microstructurelles de l'IRM. Des chercheuses et chercheurs du Helmholtz-Zentrum Hereon seront à l'origine du développement des méthodes d'apprentissage automatique nécessaires.

Jumelage numérique

La méthode développée dans le cadre du projet MechVivo devrait permettre pour la première fois d'obtenir des informations sur les propriétés mécaniques des organes en mouvement à l'intérieur du corps de manière non invasive et avec une haute résolution grâce à l'imagerie. Dans un premier temps, les scientifiques se concentreront spécifiquement sur le cœur. Alors que les médecins obtiennent traditionnellement des informations mécaniques par palpation, cette approche n'est pas adaptée à l'examen des propriétés mécaniques des organes situés à l'intérieur du corps, comme le cœur.

Les avantages médicaux de la nouvelle technologie seront étudiés dans le cadre d'un essai clinique à l'Hôpital universitaire de Zurich sur des patients et patientes souffrant d'insuffisance cardiaque. Cette maladie se caractérise par un raidissement croissant du muscle cardiaque. La méthode sera également utilisée pour développer des modèles informatiques complets d'organes humains, qui seront utiles pour améliorer le diagnostic, la prédiction des maladies et, en fin de compte, le développement de nouvelles thérapies. Le projet MechVivo débutera en 2025 et durera six ans.

Financement du CER en Suisse

Les subventions Synergie sont l'un des quatre programmes de financement du Conseil européen de la recherche (CER) accordés à des particulières et particuliers. Avec les subventions Synergie, le CER finance des projets de collaboration impliquant deux à quatre chercheurs et chercheuses qui complètent leur expertise afin de s'attaquer à des problèmes scientifiques difficiles.

Ces dernières années, l'éligibilité des chercheuses et  chercheurs des universités suisses aux instruments de financement du CER a été réglementée différemment : Dans le cas des projets Synergie, le CER a déjà autorisé un chercheur ou une chercheuse d'un pays tiers à participer à un projet. Les chercheuses et chercheurs suisses pouvaient poser leur candidature à un projet Synergie, mais n'étaient pas autorisés à en être le chef ou la cheffe de file.

Au cours des trois dernières années, les chercheuses et chercheurs suisses ont été exclus des trois autres instruments de financement du CER pour les individus : l'ERC Starting, Consolidator et Advanced Grant. En guise de solution provisoire, le gouvernement fédéral suisse a adopté des mesures de financement correspondantes pour lesquelles le Fonds national suisse de la recherche scientifique a évalué les projets. Depuis cet été, les chercheurs et chercheuses suisses peuvent à nouveau s'adresser directement au CER pour obtenir ces subventions.