Nouvelle infrastructure de recherche : inauguration du superordinateur Alps

Le 14 septembre, l'ETH Zurich a officiellement inauguré le nouveau supercalculateur «Alps» au Centre suisse de calcul scientifique (CSCS) de Lugano. Le conseiller fédéral Guy Parmelin et des personnalités du monde scientifique et politique ont participé aux festivités à Lugano.
Le conseiller fédéral Guy Parmelin, le président du Conseil des EPF Michael Hengartner, le vice-président de la recherche de l'ETH Zurich Christian Wolfrum et le directeur du CSCS Thomas Schulthess inaugurent officiellement Alps. (Marco Abram/CSCS)

En bref

  • Le supercalculateur Alps, inauguré le 14 septembre, est l'un des ordinateurs les plus rapides au monde. Il est le résultat des efforts combinés de la science, du secteur public et de l'industrie.
  • Le nouveau supercalculateur a été développé pour répondre aux exigences extrêmes de la science en matière de données et de calcul. Alps permet d'exploiter pleinement les possibilités de l'intelligence artificielle.
  • Grâce à son architecture, Alps répond aux besoins d'un large éventail de groupes d'utilisateurs et utilisatrices. MétéoSuisse est passé à un modèle de prévision météorologique avec une résolution beaucoup plus élevée qui reflète mieux la topographie complexe de la Suisse.

La nouvelle infrastructure de recherche est basée sur un superordinateur Cray EX de Hewlett-Packard Enterprise (HPE) et dispose de 10'752 superpuces NVIDIA Grace Hopper, très convoitées dans le monde entier. Cela fait d'Alps l'un des ordinateurs les plus rapides au monde. Dans la liste Top500 des superordinateurs de juin 2024, il était classé 6e lors de la première phase d'expansion. Lorsqu'il sera complété, Alps aura une performance maximale de l'ordre d'un demi exaflop. Un exaflop correspond à un milliard de milliards d'opérations en virgule flottante (flops) par seconde. Les chiffres exacts sur l'état final de l'expansion sont attendus en novembre.

Résultat de l'union des forces et d'une coopération de longue date

«Alps est l'expression de notre vision d'un avenir placé sous le signe de la connaissance et du progrès», a déclaré le conseiller fédéral Guy Parmelin dans son discours. Le nouveau supercalculateur est à la fois un hommage aux découvreuses et découvreurs de domaines scientifiques encore inconnus et l'incarnation d'une technologie absolument exceptionnelle. Le chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche a expliqué que la nouvelle infrastructure de recherche est le fruit des efforts conjugués de la Confédération, des cantons et des communes.

Christian Wolfrum, vice-président à ls recherche de l'ETH Zurich, a également souligné l'engagement à long terme de la Confédération et du Domaine des EPF. En ce qui concerne les puces installées dans l'infrastructure de recherche, il a également souligné l'importance de la collaboration de longue date entre le CSCS et l'industrie : «Alps est un coup de chance, mais pas une coïncidence. En effet, le dernier supercalculateur s'inscrit dans une longue tradition de collaboration entre le CSCS et l'industrie».

Exploiter tout le potentiel de l'intelligence artificielle

Le nouveau supercalculateur a été développé pour répondre aux exigences extrêmes de la recherche scientifique en matière de données et de calcul. Avec Alps, les scientifiques suisses disposent d'une infrastructure qui leur permet d'exploiter pleinement les possibilités de l'intelligence artificielle (IA), a poursuivi Christrian Wolfrum.

Le nouveau supercalculateur est un élément central de l'initiative suisse en matière d'IA. Celle-ci a été lancée par l'ETH Zurich et l'EPFL afin de positionner la Suisse comme le premier centre mondial pour le développement et la mise en œuvre de solutions d'IA transparentes et fiables.

«Alps permet d'entraîner des modèles d'IA complexes pour des applications importantes, par exemple en médecine et dans la recherche sur le climat», explique Andreas Krause, qui dirige le centre d'IA de l'ETH Zurich. En même temps, grâce à la nouvelle infrastructure de recherche, des progrès méthodologiques peuvent être réalisés dans les domaines de la transparence, de la fiabilité et de la durabilité de l'IA.

Adapté aux besoins spécifiques des communautés d'utilisateurs et utilisatrices

Alps est un élément clé de l'infrastructure de recherche du CSCS. «Grâce à son architecture «cloud-native», nous pouvons créer des clusters polyvalents définis par logiciel (vClusters) adaptés aux besoins spécifiques des communautés d'utilisatrices et utilisateurs, tout en garantissant le maintien de la confidentialité nécessaire», explique Thomas Schulthess, directeur du CSCS. Plusieurs institutions profitent de cette nouvelle opportunité, notamment l'Institut Paul Scherrer. Il est convaincu qu'Alps ouvrira la voie pour relever les défis scientifiques, en encourageant les scientifiques spécialisés dans le calcul à haute performance et l'analyse de données extrêmes à sortir des sentiers battus.

Cependant, le matériel n'est qu'une pièce du puzzle. L'autre partie est le développement de logiciels aux multiples facettes. Les ingénieures et ingénieurs du CSCS jouent ici un rôle important, en travaillant en étroite collaboration avec les scientifiques pour développer des outils et des logiciels qui traduisent les questions scientifiques dans le langage de l'ordinateur. Ensemble, ils et elles font progresser la recherche scientifique en Suisse, souvent au bénéfice direct de la société. Par exemple, Alps a permis à MétéoSuisse de passer à un modèle à plus haute résolution pour les prévisions météorologiques, qui reflète mieux la topographie complexe de la Suisse, faite de montagnes et de vallées.